2009 – Ingénieur Constructeur

« Le Jardin des Poètes, 94 logements en centre ville d’Issy-les-Moulineaux », L’Ingénieur Constructeur, N° 510n Mars 2009

Un concours exemplaire

Toujours désireux d’obtenir l’excellence architecturale et la meilleure offre pour ses projets de développement urbain, la Commune d’Issy les Moulineaux conduite par son Député-Maire Monsieur André Santini, a ouvert en 2006 une consultation « architecte-promoteur » pour la mise en vente de la Maison de retraite Lasserre et de ses dépendances, un des derniers lots de la Zac Centre-Ville.

La volonté de la Ville était de financer ainsi le déplacement de la Maison de Retraite dans une EHPAD neuve (livraison janvier 2009), construite avec les dernières normes en vigueur, dans le périmètre de l’Hôpital Corentin Celton.

Pour garantir le succès de cette opération, André Santini a confié l’organisation de cet appel d’offres à la Société d’Economie Mixte de l’Arc de Seine, SEMADS, dirigée par Raymond Loiseleur.

Face à ces interlocuteurs de qualité et à la situation exceptionnelle du projet, situé au pied de l’église Saint Etienne et en face du magnifique Musée de la Carte à Jouer, aboutissant à la création de 7000 m² SHON en centre-ville, 15 grands promoteurs et architectes ont répondu avec enthousiasme à cet appel d’offres. Le concours s’est effectué en deux tours éliminatoires.

Une démarche constructive

Afin de répondre au mieux aux attentes de la Mairie, le Groupe Accueil immobilier (Sogexo) représenté par Antoine Blanche B79 et son équipe proche, et l’Agence AIM Architectes (Jean Hanemian), architecte DESA et urbaniste DIUP) ont regroupé leurs compétences.

Dès le premier tour du concours, la Direction des Bâtiments de France représentée par son Architecte en Chef, Christian Benilan, responsable des Hauts de Seine est intervenue pour rendre un avis favorable.

Tout en conservant la qualité du bâtiment Lasserre daté de 1900, l’idée majeure a été de qualifier les dépendances, toutes conservées en première analyse par l’architecte des Bâtiments de France, et de proposer un nouveau choix architectural pour la conservation du seul bâtiment central.

L’équipe est tombée d’accord pour supprimer le petit bâtiment ancien en bordure de l’avenue Jean Jaurès et pour le remplacer par une architecture contemporaine créant ainsi une proue au bâtiment existant à restructurer.

L’équipe lauréate a, semble-t-il, été la seule à se rapprocher de L’Architecte des Bâtiments de France pour lui présenter son avant-projet, et c’est ce qui lui a permis de remporter le concours avec un projet comportant près de 300 m² de SHON de plus que ses concurrents.

L’architecture de l’ensemble du projet, intégrant parfaitement le Bâtiment Lasserre existant a fini de convaincre la SEMADS et la Maison de Retraite, vendeuse de son terrain, qui a désigné le Groupe Accueil lauréat.

Un parcours sans faute

Consciente de l’urgence de l’opération de déménagement de la Maison de Retraite (mars 2009), l’équipe lauréate a réussi à déposer son permis de construire avant la fin de l’année 2006, bénéficiant ainsi de la flexibilité de l’ancienne norme d’accessibilité aux handicapés. Le PC a été obtenu dans les délais requis, et aucun recours des tiers n’a prospéré.

Des prestations de haut niveau

Motivé par un tel contexte, le Maître d’Ouvrage et le Maître d’œuvre ont conçu des bâtiments d’une grande qualité, avec des façades en pierre, des prestations intérieures haut de gamme, des fenêtres en bois et aluminium correspondant aux meilleures performances HQE, et des jardins privatifs soignés.

L’agence AIM Architectes (Jean Hanemian) est spécialisée dans les domaines HQE et BBC. Elle fait appel régulièrement au bureau d’études environnemental ALTO, bien connu dans ce domaine.

Elle réfléchit déjà dans cet esprit à d’autres projets à Issy les Moulineaux, notamment sur la ZAC Cœur de Ville, la future ZAC du Pont d’Issy, ou encore dans la ZAC des Bords de Seine (secteur de l’ancienne TIRU).

Un parti architectural valorisant pour le bâtiment Lasserre restructure

L’architecture proposée dans cette opération immobilière est urbaine, sans aucun pastiche du Bâtiment Lasserre afin de mettre celui-ci le plus possible en valeur et révéler ainsi sa modénature.

Le bâtiment Lasserre (B), érigé en 1900 pour le corps central et l’aile sud, et remanié plus tardivement pour l’aile nord, sera conservé dans ses façades. Ses combles seront éclairés et aménagés :

Les volumes des toitures des ailes sud et nord seront valorisés grâce à l’implantation de lucarnes sobres en bois naturel pour l’entourage et enduit dans le même ton des briques claires de la façade pour les jouées. Elles sont situées dans l’axe des ouvertures inférieures dont elles conservent la largeur (1,20m) et se terminent au faîtage du toit pour obtenir la proportion la plus verticale possible. Elles rythment le volume des toitures à l’image du clocheton de la toiture principale. Ce rythme est volontairement répétitif, pour reprendre celui des façades typiques des bâtiments hospitaliers de l’époque.

C’est le bâtiment Lasserre (B) qui donne l’échelle à l’ensemble du projet. En effet, les volumes des bâtiments qui seront construits autour s’intègrent harmonieusement en hauteur avec lui :

(A) le bâtiment « Ronsard » à l’angle des rues Gervais / Dolet commence à R+4 (à côté du bâtiment de 1990 de la rue Gervais), monte par terrasses successives à R+5 et R+6 (face au musée de la carte à jouer), puis redescend à R+5 contre l’immeuble Lasserre

(F) le bâtiment de logements « Prévert » à l’est de l’aile sud de Lasserre n’est qu’un R+1 et se termine à l’angle par un volume à rez-de-chaussée abritant le futur restaurant.

(D) le bâtiment « du Bellay », avenue Jean Jaurès (R+4) est aligné au faîtage de l’aile nord de Lasserre ; il s’appuie au pignon du bâtiment voisin qui monte à R+5 et descend par terrasses successives jusqu’au jardin et à sa grille dont il a conservé l’ancienne porte d’entrée.

Le jardin, dont seront préservés les arbres remarquables, retrouvera avec sa grille ouvrant sur l’avenue Jean Jaurès sa fonction d’entrée noble de l’ensemble immobilier.

Un parking à réaliser en sous œuvre

La conception du parc de stationnement utilise la déclivité importante du terrain (7m) entre la rue Dolet et l’avenue Jean Jaurès : le parking situé à rez-de-chaussée côté rue Dolet passe en effet sous les caves du bâtiment central conservé où les travaux seront faits en sous œuvre.

Pour une bonne utilisation de l’espace sous terrain ainsi délimité, un niveau –1 a été créé rue Dolet et en symétrie, un niveau +1 est implanté sous le jardin de l’avenue Jean Jaurès. Ce parking sur 3 niveaux sert de socle à toute l’opération.

Un chantier sous haute surveillance

Le site, remarquable en terme d’attractivité commerciale (centre-ville desservi par le Métro parisien), est également placé dans un tissu urbain dense, habité, et il est bordé par trois voies dont une départementale. Il est aussi implanté au bas de la colline qui monte vers le Fort d’Issy, mais présente une pente déjà sensible.

Les parois périphériques des sous-sols ont été dimensionnées en conséquence, et les infrastructures ont été conçues en tenant compte des eaux de ruissellement.

Mais avant de voir les ouvrages neufs, il faut déconstruire le site, et procéder notamment au retrait de quelques matériaux (amiante) utilisés dans l’année 1979 qui a vu l’achèvement du bâtiment d’angle Gervais / Dolet à démolir : à 100 m de la Mairie, en face des bureaux de la SEMADS, nul doute que le chantier, en corps d’états séparés, sera bien tenu.

Une commercialisation bien lancée malgré la crise

Le lancement de la commercialisation dès le 1er octobre, avec le soutien de l’agence Grenadines & Cie (fondée par Corinne Mauer), a démontré les atouts du programme, installé en plein cœur de la Ville (Métro Mairie d’Issy). Sur l’ensemble des 90 logements mis en vente simultanément, bien que la réalisation comporte 2 tranches, 18 logements étaient déjà réservés fin décembre 2008. La récente loi Scellier renforce l’intérêt des investisseurs bailleurs et 6 nouvelles réservations ont été signées en 2 mois grâce à une nouvelle campagne axée sur l’aide au financement (bonification du taux d’emprunt auprès de LCL Habitat).

C’est donc avec confiance que le Groupe Accueil a démarré en mars 2009 les travaux de ce programme vendu entre 6000 € et 9000 € (*) selon les étages dont certains offrent des terrasses dignes de maisons sur les toits.

Souhaitons-lui bon vent et bonne commercialisation.